L’ECHO DE TCHERNOBYL
20 ans ont passé depuis l’une des avaries les plus terribles de l’humanité -celle de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Mais les conséquences terribles de l’utilisation inconsidérée comme on en parlait alors de "l’atome de paix" apportent aujourd’hui les fruits les plus inattendus.
L’article d’aujourd’hui du médecin généraliste de Korosten, Valentina Herman, présente l’état de santé des femmes de Korosten depuis l’avarie sur le réacteur. Quelques mots sur l’auteur : Valentina Herman traite les gens depuis 24 ans. Depuis toutes ces années, elle travaille à la polyclinique urbaine de Korosten, autorité reconnue, le président du parti urbain social économique « l’Union Tchernobyl d’Ukraine » l’a récompensée de la médaille commémorative des 20 ans de Tchernobyl pour son travail actif. Mikhaïl Parhomchouk.
Les 20 années post avarie ont influencé naturellement l’état de santé de toute la population, qui s’avérait être dans la zone d’opération de l’irradiation ionisante, y compris les femmes et les enfants.
La natalité de 17,5 enfants pour 1000 habitants en 1985 a baissé à 9.8 enfants pour 1000 en 2003, et à 11.2 en 2005.
L’augmentation de la mortalité est devenue dès 1994 un paramètre négatif de l’accroissement de la population.
- 1985 +8.9 personnes
- 1994 -6.1
- 2005 -5.7 personnes
2005 diminution progressive des naissances à Korosten
- 1986 1440
- 1995 1085
- 2001 820
- 2005 747 (1117 décès)
Accroissement des femmes enceintes souffrant de maladies diverses pendant la grossesse, on remarque la croissance des maladies de la glande thyroïde.
- 1986 1,5% du nombre de mères en fin de grossesse
- 2001 21.8%
- 2005 18,4%
Par anémie
- 1986 8%
- 2001 27,7 %
- 2005 21,9%
On remarque la croissance notable des maladies rénales chez les femmes enceintes. En raison de l’aggravation de l’état de santé des mères conséquentes pratiquement à toutes ces années post-avarie, il y a une hausse de la mortalité puerpérale au cours de toutes ces années excepté 1989, 1996, 2004, équivalent à un paramètre moyen dans le domaine de Jitomir. En outre, dans la structure de la mortalité puerpérale, on peut remarquer une hausse du pourcentage des problèmes post-natals.
- 1986 13% 3 cas
- 1991 26% 8 cas
- 2001 33% 8 cas
- 2005 42,9% 11 enfants
Dans la structure de la mortalité précoce des nouveaux—nés en 2005, les défauts innés à leur développement ont fait 100 %, en 3 mois en 2006 avec 2 cas.
Le nombre d’enfants présentant des malformations cardiaques s’est accru, rénaux, du squelette et du système musculaire, avec des malformations multiples liées à la croissance, et en outre chez des femmes n’ayant pas travaillé sur des sites industriels insalubres, avec une bonne hygiène de vie, avec une vie familiale normale et équilibrée.
Le nombre de femmes présentant une menace d’interruption de grossesse s’est accru. La raison de cela peut être l’effet de la radiation, l’augmentation des problèmes stomatologistes (non liés avec la grossesse), les maladies chez les femmes enceintes, la réduction de la santé de leur système de reproduction, une modification de leur immunité, l’état du système hormonal. Mais des facteurs de risque de croissance sont liés aux malformations innées à la natalité.
Pour toutes ces années post-avarie on remarque un retard des premières règles, et des maladies inflammatoires souvent récidivantes. Elles évoluent d’année en année.
- 1986 6 cas
- 1997 19 cas
- 2000 34
- 2005 15
- 2005 6 cas
Et en outre, il y a une augmentation de maladies de cancers du col de l’utérus et du sein chez les jeunes femmes (nées en 1964, 1967, 1971 )
CONCLUSIONS :
L’irradiation ionisante a joué un grand rôle dans l’aggravation somatique, des organes de reproduction chez les femmes, un changement hormonal, du système immunitaire qui a amené à la réduction de la natalité, d’une aggravation de la santé des femmes et de leur descendance.
Valentina Herman
Docteur de la polyclinique urbaine de Korosten.
